jeudi 8 novembre 2012

Polotsk

Le 18 octobre 1812, le départ de la Grande Armée de Moscou est imminent. Au même moment, la grande stratégie lancée par le Tsar et son état-major dans les cabinets de Saint-Petersbourg se met en place sur le terrain. Le comte Wittgenstein renforcé des nombreuses troupes tirées des dépôts, des levées de milices et de l'armée de Finlande, prend l'offensive contre Polotsk, ville clef sur la Dwina, tenue par le Maréchal Gouvion-Saint-Cyr.
Pour les Russes, prendre Polotsk reviendrait à faire peser une lourde menace sur les voies de communications françaises dans l'ancienne Lithuanie polonaise. Il s'agit surtout d'une des étapes préalables indispensables (avec la prise de Minsk par l'amiral Tchitchakov au sud) à la conclusion du piège qui doit se refermer sur l'Empereur Napoléon dans la région de Borissov sur la Bérézina.
Il y a peu, nous avons rejoué l'action sur l'aile droite française de cette bataille, c'est à dire l'attaque russe initiale menée par le corps de Berg contre les divisions françaises du IIème corps d'armée.
Christian et Nicolas (un prometteur vieux copain qui vient de nous rejoindre au "club") vont jouer les Russes, Christophe et moi seront Français.

Wittgenstein est compté comme général compétent, ainsi que ses sous-fifres Berg, Balk et Beguitcheff. J'aurais peut-être pu être plus sévère avec les valeurs des généraux russes, mais je n'ai pas voulu que ça deviennent trop galère pour les gars de manoeuvrer. En effet, ils n'alignent pas moins de 29 bataillons, 8 régiments de cavalerie et cosaques et 8 batteries ou détachements d'artillerie.
Côté français, les divisions de Legrand et Maison comptent 19 bataillons, 2 régiments de cavalerie et 10 batteries ou détachements. Nos officiers sont tous de niveau supérieur. En plus, parce que j'avais peur que la partie ne tourne trop court en notre défaveur, j'avais prévu les renforts possibles de la cavalerie Corbineau et de l'infanterie de la brigade Amey postée dans Polotsk.

Les abords de la ville sont barrés par plusieurs redoutes de petite taille et une série de terrains difficiles (lac, zones marécageuses et une zone de ravines). Autant d'éléments qui doivent permettre aux Français d'amoindrir les assaillants au feu avant que l'attaque ne puisse se développer complètement.

Polotsk apparait à droite de la photo. A gauche, l'attaque russe qui sort des bois.
Nos généraux russes inexpérimentés et impatients ont adopté
un déploiement pas très orthodoxe (elle est bonne, celle-là, hein ?)

Pour info, nous reprenons le jeu d'Empire depuis peu avec une règle maison sur laquelle je travaille encore. De plus, je peux dire que je suis le seul de notre groupe à avoir quelques connaissances en la matière. Alors j'avais bien fait un topo sur la nécessité de coller un peu aux formations historiques, etc, mais mes camarades de jeu devaient avoir le cerveau en ébullition à cause du grand nombre d'informations à engranger parce qu'ils ont un peu zappé. 

La ligne française : au premier plan, la division Legrand suivie de celle du général Maison.
Nico en ébullition apprend l'Art de la Guerre. L'avant-garde du général Balk fait mouvement vers les lignes de Legrand, joué par Christophe.
Au centre, voyant la faiblesse du dispositif russe, les tirailleurs français avancent pour masquer la batterie de position qui commence à tirer à grande distance. Pendant ce temps, les Jägers attaquent les ravines occupées par les Français.
Cette portion du champ de bataille est tenue par le général Grundler et les 2/3 de la division Maison. Maison lui-même est en bas de l'image vers l'artillerie.
L'aile gauche russe commandée par Christian - le corps de bataille de Berg est beaucoup trop excentré pour peser sur les combats qui se dessinent au centre.
Un maigre régiment de cavalerie légère française va devoir faire des exploits pour retarder les masses de l'infanterie épaulées par la puissante cavalerie de Dolgorouki.
Vue d'en face. En haut à gauche, on voit une batterie à cheval française. La cavalerie légère dont on vient de parler est juste un peu plus à gauche de l'image. On constate qu'il n'y a pas grand monde pour souhaiter la bienvenue aux Russes de ce côté-ci.
Et voilà le tableau...
Une vision du centre gauche (c'est à dire la droite de la division Legrand), brigade Moreau.
Premiers échanges de tirs dans les ravines.
Du coup, les Français avancent pour cueillir l'ennemi à la sortie des ravines.
Sur la gauche française, de courageux cosaques chargent une batterie de front. Hautement improbable mais j'ai opté pour laisser faire. Après tout, il faut bien que nos apprentis généraux apprennent le métier des armes.
Une vue générale. Les Français ont avancé au centre? Notre objectif est de nous rabattre tant que possible sur l'aile droite russe pour l'exterminer avnt que leur gauche n'entre en scène. Pour l'instant, ma propre aile droite tient son rôle de tampon mais je redoute le moment où leur cavalerie va entrer en action. Pour essayer de limiter les risques de débordement, on prélève le 14° cuirassiers de nos maigres réserves et il file vers la droite. La garnison de Polotsk (1 bataillon du 4°suisse et 1 bataillon du 123° de ligne) est également mise en marche vers le centre.
Au premier plan, la redoute de Spass, de l'autre côté de la Polota. 4 pièces de l'artillerie régimentaire suisse l'occupe aisni qu'un bataillon qui est aussitôt envoyé vers le pont de Polotsk.

L'attaque cosaque a volé en éclat. Nico commence à comprendre... Mais en fait non, car il récidive et attaque une nouvelle fois la batterie pleine face avec l'autre régiment cosaque. En même temps, ses hussards (désolé, ce sont des Prussiens, je n'avais pas fini mes Russes) s'en prennent au bataillon en ligne à droite des canons. Ce gars-là a le sang chaud. Il faudra lui confier le maréchal Ney un de ces quatre.
Le problème, c'est que ces #@ç}+¤$ de cosaques passent leur test de charge et nous détruisent notre batterie. ça sent mauvais chez Legrand...
Au début du tour 4 (ou 5 peut-être), un jet de dé favorable fait apparaître la brigade de cavalerie légère de Corbineau. Je choisis de la placer au plus loin de nous avec l'espoir que leurs arrières menacés, les Russes ne distraient quelques unités de mon aile droite.
Histoire de les encourager, je lance une charge contre les escadrons de dépôt des Uhlans de Pologne qui font la tête de colonne de Dolgorouki.
La charge ne va pas bien se passer pour moi puisque je vais manquer de peu la déroute, mais elle aura le mérite d'affaiblir les lanciers russes qui vont finir par dérouter, pris sous un feu d'enfer délivré par l'artillerie à cheval et le bataillon que l'on voit en ligne dans le champ à droite de l'image ci-dessus.
Donc les pertes s'accumulent à droite mais les Russes ne progressent pas bien vite. Les bataillons suisses et du 123° dirigés par le général Amey.
A gauche, Legrand se castagne toujours sévèrement avec la cavalerie russe.
Tandis qu'au centre, alors que l'on combat comme des diables dans les ravins...
...notre centre est percé par un bataillon russe !

Juste à côté, Grundler a scindé sa brigade car des renforts russes arrivent. Mais il n'en poursuit pas moins une attaque énergique sur le malheureux bataillon d'infanterie resté en défense au dessus des ravines. Juste en bas de l'image, face au tirailleur français, la batterie de position russe est maintenant masqué et ses heures sont comptées si elle ne déguerpit pas.
Une autre vision de la scène, où l'on voit la batterie en question. Au fond, vers la Polota, une colonne russe s'avance. Ce sont les troupes de réserves du GM Beguitcheff - des grenadiers et des dépôts de la Garde. J'ai bien peur que l'attaque française ait trop attendu...
D'autant que sur ma droite, la pression est de plus en plus forte. Mais Christian commet une erreur : il avance trop la batterie à cheval qui nous causait tant de mal depuis le début de l'action. Par une charge quasi sacrificielle, un bataillon de Maison parvient à la détruire. Par contre, la suite risque d'être compliquée : mes 2 bataillons à cheval sur la route n'ont plus qu'un malheureux point de force chacun. Celui de tête va bientôt exloser.
Pendant ce temps, Christophe et Nico se battent comme de beaux diables sur toute la ligne. Notre centre a été percé mais peu à peu Christophe parvient à réduire les bataillons de l'avant-garde russe épuisés.
Derrière, voici les grenadiers qui s'avancent.
Au centre, face à Gundler, une nouvelle brigade de réserve russe s'avance.

Wittgenstein (au premier plan) a directement pris le commandement du centre de l'armée russe.
Christophe prend des risques. Alors que l'attaque des grenadiers se développe, il tente d'attirer l'attention de quelques bataillons vers son extrème-gauche pourtant très fragilisée pour pouvoir mettre un coup décisif à côté.
Pendant ce temps, en haut de l'image, on devine la percée des jägers russes qui se termine super mal. Pris en sandwich par un bataillon français et un suisse, ils vont exploser en plein vol.

A l'autre bout du champ de bataille, les cavaleries s'affrontent. Corbineau a d'abord mal accusé le premier choc mais parvient à se maintenir. Les Russes ne pourront pas apporter de menace décisive ici non plus.

Car pendant ce temps, l'aile gauche russe n'a toujours pas progressé. En plus, les bataillons sont passés en ligne, ce qui rend les manoeuvres plus délicates.

Huit bataillons russes et 3 régiments de cavalerie, ont été retenu sur cette aile par 4 unités françaises pendant toute la durée des combats. J'étais même en infériorité en artillerie. Je suis très content des combats de retardement que j'ai pu livrer à cet endroit.




Et l'estocade plein centre. Gundler qui a terminé le nettoyage du secteur des ravines où il a détruit 1 bataillon d'infanterie, 2 cohortes d'opolchenié (facile !) et la batterie lourde, s'attaque maintenant à Wittgenstein, lui épargne la moitié du chemin et le percute de plein fouet. Au bas de l'image, on voit toute l'artillerie de réserve dirigée par Saint-Cyr qui accable l'avancée des Russes.
Comme dans la vraie bataille, Wittgenstein n'est pas passé loin d'être capturé. Son attaque est mise en pièces en un seul combat. C'était décidemment pas son jour.
Une vue générale de la fin de la bataille. A gauche, Christophe a fini le travail en rejettant toutes les attaques ennemies avec de fortes pertes.

Analyse russe de cette rencontre : Grumpf...

3 commentaires:

pacofeanor a dit…

superbe table! (dommage que ce soit si petit le 15mm!!!LOL)


pour un beau compte rndu de bataille s'en est un !

cordialement
paco

ESMBEL a dit…

Que dire?? C'est vraiment magnifique!
Une vrai belle table avec des vrais morceaux de 1°Empire dedans !
ça donne vraiment envie!
Tu nous en diras bientôt plus sur ta règle "Maison" (comme le général??!)

Apa a dit…

Merci à vous !
Mais Paco, en 25mm, il faudrait une table de 10 mètres pour jouer cette bataille ! :) Et j'ai des projets de tables plus grandes encores pour les temps à venir.
Par ailleurs et en dépit de nos petites figurines, tu sais que tu es toujours invité pour faire une partie avec nous (ainsi que Julien si tu as des nouvelles de lui). D'une part, ça fait longtemps qu'on s'est pas vu et c'est déjà une bonne raison, et ensuite vos avis sur les mécanismes de jeu m'intéressent.

à bientôt, j'espère.

Claude,
tu es aussi invité si tu passes vers chez nous un de ces jours. Pour la règle, j'en parlerai un peu plus dans quelques temps.

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